Crise postélectorale : Le camp Ouattara sera-t-il poursuivi par la Cpi ?

Crise postélectorale : Le camp Ouattara sera-t-il poursuivi par la Cpi ?

Sur Twitter, un internaute affirme que la Cour pénale internationale (CPI) a décidé d’engager des poursuites judiciaires contre le camp de l’actuel président Alassane Ouattara, relativement à la crise postélectorale de 2010-2011. Est-ce exact ?

Après la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3000 morts, le camp Gbagbo a été conduit devant les juridictions internationales. L’ancien président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été jugés pour crimes contre l’humanité par la CPI avant d’être acquittés en 2019. Cette crise avait opposé le camp Gbagbo à celui d’Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien.

Sur le tweet

Sur Twitter, l’activiste Mel Essis Kouadio a annoncé le 15 novembre 2022 que « la Cpi a décidé d’accélérer le dossier du camp Ouattara. Des chefs de guerre proche de Ouattara pourraient s’expliquer devant les juges de la Cpi sur la crise de 2010 et 2011 ». Cette information a enregistré sur le réseau social plus de 256 J’aime ; 37 retweets et 7 tweets cités. Cette information est-elle confirmée ?

Les avis du camp Ouattara

Après la crise, l’Associations de victimes de Côte d’Ivoire (AVCI) a régulièrement manifesté pour réclamer justice. Joint au téléphone, le 28 novembre 2022, Issiaka Diaby, président de cette association, a souligné que les manifestations continueront jusqu’à ce que justice soit faite. « Lorsque nous manifestons, on dit que nous sommes contre la paix, la réconciliation dans le pays. Or, nous voulons que le pays connaisse la paix et la réconciliation », dit-il.

Interrogé le mardi 29 novembre, Me Meïté Ben Abdoulaye, avocat de l’Etat de Côte d’Ivoire à la Cour pénale internationale, dit ne pas avoir été saisi par une procédure contre le camp Ouattara.

Le président Ouattara : La justice sera rendue

Après l’accalmie de cette crise postélectorale de 2010, le président Alassane Ouattara, une fois au pouvoir, en mai 2010, a promis à maintes reprises que la justice sera rendue aux victimes. « Que tous ceux qui ont commis des atrocités seront jugés», avait-il déclaré, en avril 2015, sur l’Ong  Human rights watch.

Ce que l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (Oidh) souhaite

Le 7 août 2022, le procureur de la Cpi, Khan Karim KC, a répondu à la lettre de Eric Aimé Semien, président de l’Oidh, concernant l’enquête contre le camp du président Ouattara. Cette lettre du président Semien a été envoyée, le 3 octobre 2022, au procureur de la Cpi. « Le processus va suivre son cours et nous continuions d’interpeller, de suivre de près le travail du procureur de la Cpi. Les enquêtes doivent concerner tous les évènements qui ont émaillé la vie de la Côte d’Ivoire », a affirmé Eric Aimé Semien, le 28 novembre.

Pour le président de l’Oidh, il faut identifier des personnes responsables à ces différentes crises qui ont secoué le pays depuis plus de 30 ans.

« Comment comprendre que dans un pays des violences se déroulent depuis près de 30 ans et que personne n’en est jamais responsable. Des morts, des blessés, des déplacés à n’en point finir qui n’ont eu que reconnaissance des torts à eux causes encore moins réparations, des bourreaux qui sont libres et on nous parle de réconciliation nationale », a fustigé Eric-Aimé Semien.

 

Ajoutant de plus « on revient toujours à la case de départ parce qu’on ne pose jamais les vrais problèmes », et pour conclure, il dira encore « L’Oidh est déterminé à mettre la pression sur le bureau du procureur de la Cpi pour qu’il termine ses enquêtes, afin de nous aider à trouver la vérité ».

Verdict

Après vérification, le courrier envoyé à la Cpi émane effectivement du président de l’Oidh Côte d’Ivoire, Eric-Aimé Semien. Selon lui, il estime que les crimes commis pendant cette période sensible en Côte d’Ivoire, entre 2010 et 2011, par toutes les parties soient jugées et punies au regard des lois internationales. Quant à la Cpi, dans son courrier adressé à l’Oidh, elle précise que « son Bureau poursuit ses enquêtes dans la situation de la Côte d’Ivoire de façon indépendante et impartiale conformément à l’article 54 Statut de Rome et en respect des exigences de confidentialité requise ».

Magloire Madjessou

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